Portrait Férue de vieilles pierres
Axelle du Verdier restaure, dans les règles de l’art, le patrimoineprésent sur sa propriété corrézienne.
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Le domaine Saint-Roch regroupe 115 ha de prairies clôturées de belles barrières en bois où Axelle élève des bovins. À 15 ans, alors qu’elle étudie au lycée agricole de Clermont-de-l’Oise, cette grande brune effectue un stage chez Gilles du Verdier, à Saint-Ybard, en Corrèze. Son BTS en poche, elle l’épouse et s’installe en 1998 dans la propriété familiale.
« En consultant le plan cadastral de 1800 aux archives départementales, nous avons constaté que notre maison était l’une des rares bâtisses subsistant de l’époque », raconte cette femme de 47 ans. Au fil de la naissance de ses deux enfants, le couple restaure la demeure du XVIIe siècle. L’idée de réutiliser des éléments anciens précède toute décision. L’escalier a ainsi été sauvé d’une démolition dans les environs. Les époux ont ensuite rénové cinq granges, vieilles de plusieurs siècles, qu’ils ont couvertes d’ardoises en ogive. « Cela nous oblige à rentrer des petites bottes de foin et à moins mécaniser, mais c’est un choix. La moitié de celles des alentours ont été rasées… »
Chapelle du XVIIe siècle
Le couple d’éleveurs poursuit la restauration de son patrimoine avec une entreprise d’Uzerche. Il prend conseil auprès d’un architecte des Bâtiments de France, même si aucune de leurs bâtisses n’est inscrite au titre des monuments historiques. Gilles et Axelle n’ont jamais demandé de subventions, préférant restreindre leurs dépenses dans d’autres domaines, tel l’achat de machines agricoles.
Après l’oratoire, vient le tour de la chapelle, visible depuis la route dans son écrin d’arbres. Ce chantier fait briller les yeux d’Axelle, qui y a retrouvé, en grattant les murs, les armoiries des propriétaires au XVIIe siècle. Le plafond a été refait en lambris de châtaignier, et blanchi à la chaux comme autrefois. L’autel et la barrière de communion viennent de ventes aux enchères, et le chemin de croix a été offert par une femme ayant eu vent du projet. « En sonnant les heures, la chapelle anime la campagne », apprécie l’éleveuse. En dehors des messes pour la famille ou pour les scouts l’été, elle sert chaque 16 août, jour de la Saint-Roch. « Je travaille 60 h par semaine mais ce temps sert aussi à façonner et à entretenir les paysages. C’est un plaisir d’être entourée de belles choses ! »
Raphaëlle Saint-Pierre
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